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Aurélien Barrau

Aurélien Barrau est né le 19 mai 1973 à Neuilly-sur-Seine, il est astrophysicien au CNRS, spécialisé dans la physique des astroparticules, la physique des trous noirs et la cosmologie. Il travaille pour le Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie de Grenoble, et enseigne à l’université de Grenoble.

« En termes de militantisme, on est souvent plus efficace en se plaçant là où on n’est pas attendu. »

Aurélien Barrau est un passionné de philosophie, ainsi qu’un « vulgarisateur » d’envergure : très engagé dans les médias sur la question écologique, il s’est fait connaître après avoir lancé avec l’actrice Juliette Binoche un appel dans Le Monde le 3 septembre 2018 suite à la démission de Nicolas Hulot, appel signé par 200 personnalités qui réclament une « action ferme et immédiate » pour lutter contre le dérèglement climatique.

Il fait également passer nombre de messages en faveur de ses convictions militantes au sein de ses livres de vulgarisation scientifique. Il répète une stratégie efficace, l’altérité, un “à côté” qui détonne pour marquer les esprits (comme avec ses cheveux longs dont il se servait pour provoquer le milieu bourgeois dans lequel il a grandi). Ses idées sont un moteur d’engagement, et c’est face à l’apathie générale qu’il prend une position de lanceur d’alerte. Il le dit lui-même dans un entretien avec le site Futura Sciences, il « s’investit dans la diffusion de la connaissance », que ce soit face à un public universitaire ou face à la France entière lorsqu’il prend la parole dans les médias publics et privés, les émissions télévisées, la radio, sur les réseaux sociaux…

 

« Plus qu’une transition, je pense qu’il faut une révolution. Et c’est presque une bonne nouvelle. »

En 2019 il publie son essai-manifeste Le Plus grand défi de l’histoire de l’humanité, qui fait écho à son appel dans Le Monde. Aurélien Barrau ne se situe pas dans un extrême racoleur, l’état des lieux est franc et honnête. Oui la situation est terrible, ce n’est pas le nier et applaudir les microchangements qui fera significativement bouger les choses. La réaction doit être politique, afin d’obtenir enfin des résultats. Pour autant, ce scientifique ne saurait s’enfermer dans un défaitisme cynique. Il est presque trop tard, mais pas trop tard pour tout, sauvons ce qui peut être encore sauvé !

Sa recherche de visibilité ne dénature pas sa lutte, puisqu’elle vise une efficacité urgente. Cette visibilité accroit par ailleurs l’accessibilité de son message, les médias publics touchant tous les types de classes sociales. En témoigne également son expression claire et concise dans son essai Le Plus grand défi de l’histoire de l’humanité,  et le peu de technicité convoquée. Il se sert essentiellement de statistiques clefs pour redonner des ordres d’idées sur le désastre qui est en train de se produire et court-circuiter les dubitatifs. En somme c’est cet engagement dans une vulgarisation à grande échelle, et sa recherche de pédagogie que je tenais à saluer ici.

Justine Taillefer, NOISE ESSEC

Pour aller plus loin

Son blog : https://blogs.futura-sciences.com/barrau/ L’appel dans Le Monde : https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/09/03/le-plus-grand-defi-de-l-histoire-de-l-humanite-l-appel-de-200-personnalites-pour-sauver-la-planete_5349380_3232.html Sa tribune dans Libération : https://www.liberation.fr/debats/2019/12/26/nous-manquons-tellement-d-audace_1771120

Sources : https://www.futura-sciences.com/sciences/personnalites/astronomie-aurelien-barrau-1255/ https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/09/29/aurelien-barrau-etre-astrophysicien-c-est-ma-maniere-d-etre-poete_6013482_1650684.html https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/il-n-y-a-rien-de-traditionnel-chez-lui-aurelien-barrau-l-astrophysicien-philosophe-qui-defend-l-ecologie_2958039.html https://www.liberation.fr/debats/2019/12/26/nous-manquons-tellement-d-audace_1771120

La publication a un commentaire

  1. TOULON THIERRY

    Bonjour,
    Mon commentaire s’adresse autant à aurélien BARRAU qu’aux étudiants qui gèrent ce blog. Même si aurélien n’a pas de formation sur l’économie il s’y intéresse indirectement par son militantisme écologique et je l’apprécie aussi pour cela. Peut-être sera t-il intéressé (ainsi que ceux qui tiennent ce blog) par l’économie distributive ? Une alternative parmi tant d’autres au système redistributif actuel* Si dessous quelques liens à ce sujet. Merci d’avance si vous pouvez faire suivre mon message à Aurélien :
    https://www.economiedistributive.fr/La-Grande-Releve
    http://ecodistributive.chez-alice.fr/index.php?page=idees/ed-en-qqs-pages
    *Qu’est-ce qui distingue l’économie distributive du système actuel redistributif et pourquoi vous parler du “distributisme” ?
    Ci-dessous la réponse extraite des revues « Prosper » – Les Salles 30570 Valleraugue :
    “Parce que plein d’idées nouvelles germent aujourd’hui autour de cette idée, une redistribution plus juste, l’économie solidaire, les marchés équitables … Dans tous ces domaines les meilleurs esprits, et les plus généreux s’agitent pour l’instant comme une abeille derrière la vitre. Elle monte et redescend, elle grésille en allant vers la droite, elle grésille en allant vers la gauche, elle s’arrête et elle a l’air de réfléchir, ” Qu’est-ce qui se passe, dit l’abeille, le soleil, le bonheur, c’est là-bas ? J’en suis éblouie. Qu’est-ce qui m’empêche… ? ” Elle ne risque pas de le voir. L’obstacle est transparent : c’est la redistribution des profits. Tous les jours nous rencontrons des personnes qui se disent contre le capitalisme. Or le capitalisme ne fonctionne pas autrement qu’en redistribuant des bénéfices ou profits, aux actionnaires, sous forme de dividendes, aux banquiers, pour rembourser les crédits et payer les intérêts, à l’Etat, des taxes et impôts, en investissant ou en privatisant le travail d’autrui (ce qu’on appelle créer de l’emploi). Il en met aussi de côté, sous forme de capital, mais ce capital dont on vous fait tout un plat, n’a d’utilité lui aussi que pour être redistribué, en achetant les concurrents, par de nouvelles créations d’entreprises ou pour le faire travailler en Bourse.
    Il va de soi, il est normal dans la logique libérale, que les entrepreneurs, les banquiers, les actionnaires, soient les premiers servis. Tout ce qu’on peut attendre de la redistribution des profits, c’est par conséquent qu’elle soit un peu plus juste. Et c’est là que le bât blesse car celui qui revendique pour tous une redistribution plus juste, vous fait tout simplement accepter l’idée d’un capitalisme gentil. En réalité il n’est pas contre le capitalisme, il en attend des gentillesses… Or les gentillesses se font le plus rarement et le plus tardivement possible. Il faut les arracher, par des manifs, grèves et campagnes de presse. Vous disposerez maintenant d’un bon test. Si vous entendez quelqu’un dire qu’il est contre le capitalisme, demandez-lui donc s’il ne serait pas, par hasard, pour la redistribution des profits. S’il vous répond que oui, bien sûr, une redistribution plus juste, c’est qu’il ne sait pas très bien de quoi il parle, et ils sont nombreux comme lui. Sa générosité, son altruisme, la peine qu’il se donne, sont incontestables, mais son anticapitalisme, c’est de la frime puisque capitalisme et redistribution des profits c’est la même chose, donc une manière de collaborer à une machine économique et politique qui n’a jamais produit et ne produira jamais que de l’injustice.
    Le problème aujourd’hui c’est que la redistribution ne redistribue plus assez de profits ou que faire des profits a des limites. Ce qui importe, ce n’est pas de savoir à partir de quel point la redistribution des profits est juste ou injuste, c’est d’en finir avec elle. Or c’est bien ce que permet le distributisme en assurant à tous un revenu de la naissance à la mort. Qu’il y ai d’autres solutions que le distributisme, c’est tout à fait possible. Mais peut-être le distributisme vous mettra-t-il sur la voie ? Il vous sera difficile en tous cas de ne pas prendre en compte les faits suivants :
    1 – Une solidarité qui voudrait que les pauvres fassent meilleure figure dans une économie concurrentielle, qui, par construction ne peut qu’exclure ou distinguer (dans des ghettos de riches ou de pauvres d’ailleurs), ne peut être “solidaire” que de ce qui crée l’exclusion…
    2 – La valeur des choses ne peut plus aujourd’hui se mesurer à l’aune du travail qu’il a fallu pour les faire. La valeur des personnes ne peut plus se mesurer à l’aune du travail qu’elles peuvent fournir. La représentation des richesses humaines ou naturelles doit se libérer d’instruments d’évaluation comme le travail et la monnaie.
    3 – Nous sommes collectivement riches. Humainement et technologiquement. C’est par construction que l’économie redistributive (redistribution des profits monétaires) actuelle institue la rareté : on ne peut faire de profits que si une certaine rareté est entretenue et en détournant dans ce sens les techniques dont nous disposons afin d’exécuter en masse, à moindre coût monétaire, sans souci particulier des conséquences écologiques et sociales, un nombre limité de produits qui supplantent tous les autres et chassent les usages locaux.
    Dès le départ les distributistes ont compris que l’avenir d’une économie au service des hommes était dans l’accès le plus direct possible à la valeur d’usage des choses et non plus dans l’obligation d’échanger ces choses sur la base d’une monnaie qui s’accumule au mépris des vraies richesses, matérielles ou spirituelles, et qui peut ne plus rien valoir demain.
    Ils ont donc imaginé de distribuer les revenus de chacun en proportion de la quantité de richesses produites. Que les distributistes “historiques”, après ce coup de génie, aient commis des erreurs d’appréciation, en liant, par exemple, le renouvellement des richesses à un service social reste discutable… Cela n’entame nullement cette hypothèse de base, qui demeure remarquablement ouverte…”
    Bien à vous !

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