Il y a deux ans, j’ai décidé d’arrêter d’acheter des vêtements dans les magasins de fast fashion. Ce qui avait motivé mon choix à ce moment-là, ce sont les conditions de travail désastreuses des ouvriers dans les usines textiles. En creusant un peu la question, je me suis également rendue compte que la fast fashion avait des effets extrêmement néfastes sur l’environnement.
Qu’est-ce que la fast fashion ?
Mais tout d’abord, qu’est-ce que la fast fashion ? Une traduction littérale du terme « fast fashion » est « mode rapide ». En effet, les marques de fast fashion proposent de nouvelles collections assez fréquemment. Ce renouvellement rapide des pièces proposées est rendu possible grâce à une production intensive et massive au détriment de la qualité des vêtements. Ces derniers sont de ce fait peu durables, ce qui encourage les consommateurs à fréquemment racheter des pièces.
Ces dernières années, le rythme de la production de la fast fashion a augmenté. Cela résulte de deux phénomènes concomitants. Tout d’abord, les modes durent de moins en moins longtemps. Les articles ne sont considérés comme tendance que durant une seule saison, parfois encore moins. Ce phénomène est exacerbé par l’influence grandissante des réseaux sociaux comme TikTok ou Instagram sur les effets de mode. En effet, de nombreuses tendances nous viennent de ces plateformes et sur TikTok, les modes ne durent jamais plus d’un mois. Ce caractère éphémère des modes à été rendu possible par l’émergence de marques de e-commerce comme Boohoo ou Shein qui ont rendu désuet le principe même de collection. Ces marques sans magasins physiques mettent en vente de nouveaux articles tous les jours. Ces deux phénomènes ont entraîné une surconsommation et une accélération de la fast fashion.
Une industrie qui exploite et pollue
L’industrie de la mode est une des industries les plus polluantes au monde. Elle est aujourd’hui responsable de 2% des émissions globales de gaz à effet de serre. Ces émissions sont égales à celles du trafic aérien et maritime réunis. Il s’agit également d’une industrie qui consomme énormément d’eau alors même qu’il s’agit d’une ressource qui se raréfie. En effet, la production d’un seul tee-shirt équivaut à 70 douches.
A ces effets néfastes sur l’environnement s’ajoutent des conditions de travail désastreuses. De fait, les entreprises de fast fashion recherchent les sites de production les moins chers, en Asie et en Afrique. Au Bangladesh, le salaire des ouvriers est de 0,32 cents américain de l’heure. Il s’agit d’un salaire horaire qui est extrêmement bas et qui ne suffit pas à la subvention des besoins essentiels des travailleurs. Le second avantage de cette délocalisation réside dans les conditions de travail des ouvriers qui sont moins contraignantes qu’en Europe. Encore une fois au Bangladesh, les ouvriers travaillent en moyenne 12h par jour. Sans oublier que le travail des enfants n’est pas rare dans ces usines.
Une Alternative : les friperies
Au vu de la réalité de la production de la fast fashion, il semble nécessaire de ne pas en consommer. En effet, à travers la consommation, on encourage ces pratiques polluantes et non-respectueuses de la dignité humaine. Néanmoins, boycotter la fast fashion ne signifie pas pour autant arrêter d’acheter des vêtements. Il existe en effet une alternative qui peut convenir à tous les goûts et à tous les budgets. Il s’agit des friperies.
Les friperies, ce sont les magasins de vente de vêtements de seconde main. Il s’agit selon moi du meilleur moyen d’acheter des vêtement de manière éthique et durable. Les vêtements en friperie sont souvent de bonne qualité car ils ont déjà vécu une première vie et sont prêts à attaquer une deuxième.
Mes friperies préférées à Paris
Emmaüs : Ma friperie préférée. Chez Emmaüs, les vêtements sont à petit prix et dans la majorité des cas de bonne qualité car le processus de tri est assez sévère. De plus, en achetant chez Emmaüs, vous faites une bonne action puisque le tri et la vente sont effectués par des personnes en réinsertion professionnelle. Néanmoins, si vous cherchez des pièces vintages, ce n’est pas chez Emmaüs que vous allez trouver votre bonheur. Ce sont souvent des pièces au style assez récent.
Guerrisol : Une friperie aux prix vraiment cassés. Il existe néanmoins une nette différence entre les Guerrisol pour hommes et ceux pour les femmes. La sélection est bien meilleure dans les Guerrisol homme que je conseille. Dans les magasins Guerrisol femme, il faut aimer fouiller pour trouver la perle rare.
Retro : Il s’agit ici d’une boutique qui propose des pièces vintages avec une excellente sélection, les prix sont donc assez élevés. On retrouve également des classiques de bonne qualité et de seconde main.
Episode : Une institution parisienne ! Il s’agit de la friperie parisienne la plus populaire. Le magasin est très grand et en retrouve de nombreux styles, il y en a donc pour tous les goûts. Il s’agit encore une fois de pièces vintages choisies avec soin. Si les prix sont très élevés, la qualité est au rendez-vous.
Imane El Mahfoudi
Sources