Après son échange, Théo vivra au rythme du transsibérien

Nous vous partageons ici un article écrit par ESSEC Transition. Merci pour ce beau travail ! Avec ce nouveau témoignage, on part à la rencontre de Théo. Étudiant du programme Grande Ecole, à l’ESSEC, il terminera son master l’an prochain. Pour sa mobilité à l’étranger, il a choisi pour partie de faire un échange de cinq mois à la Graduate School of International Studies (Seoul National University). Une expérience qui sera loin d’être ordinaire, puisque Théo rentrera de Corée… en transsibérien.
A quoi ressemblera ce long voyage ? Avant que la crise sanitaire ne vienne bousculer ses plans, Théo avait prévu de se rendre en Russie l’année dernière, en train, de Paris à Vladivostok. Covid oblige, il a été amené à changer dates et itinéraire : si le passage des frontières le permet l’été prochain, il ne prendra pas l’avion pour son trajet retour mais le train ! Au programme, départ mi-juin de Donghae, un port coréen, pour rejoindre Vladivostok en ferry puis embarquement à bord du légendaire transsibérien pour un voyage d’un mois et demi jusqu’à Moscou, en plusieurs étapes, avec par exemple une halte au lac Baïkal. Le trajet de plus de 9000 km peut se faire en sept jours, mais Théo se donnera le temps de découvrir les régions traversées. Il rejoindra ensuite Saint-Pétersbourg, pour un deuxième échange universitaire (c’est ce qu’on appelle une optimisation du temps et des trajets !), puis il rentrera en France en passant par la Scandinavie, toujours en préférant à l’avion le bus, le train et le ferry. Comment l’idée de prendre le transsibérien pour le trajet retour est-elle née ? Plusieurs raisons expliquent le choix de Théo. Pour lui qui a appris le russe, ce long périple sera l’occasion de rencontrer, et même de vivre avec des locaux : dans le sens est > ouest, il y a peu de touristes et, en troisième classe, les dortoirs accueillent 54 personnes. Pour favoriser le contact humain, plus que pour trouver un confort maximal, les conditions sont réunies. Ce voyage, Théo l’a aussi voulu pour voir du pays et traverser des paysages époustouflants, ce que ne permet pas si bien l’avion. Enfin, il explique son choix par souci d’écologie : à quoi rimeraient ses efforts quotidiens pour réduire son empreinte carbone si un vol aller-retour à l’autre bout du monde venait faire exploser le compteur ? C’est quand on commence à s’interroger sur des voyages alternatifs qu’on s’ouvre la porte à des aventures « cool et stylées, plus glamour que l’avion ». Cette prise de conscience s’est renforcée lors d’un roadtrip en Europe que Théo a fait l’été dernier : Hongrie, Autriche, Slovaquie, Slovénie, Italie… À bord des bus et des trains, il a pris le temps de voyager autrement, de donner autant d’importance aux trajets qu’aux destinations. Des difficultés rencontrées dans la préparation d’un périple sans avion ? Le problème, nous dit Théo, c’est que l’avion est paradoxalement moins cher que le train pour bon nombre de destinations. Il a pu s’en apercevoir lors de son voyage itinérant en Europe. Heureusement, acheter son ticket pour l’aventure transsibérienne ne lui revient qu’à environ 200€. Mais pour tous les cas où l’avion est l’option la plus intéressante financièrement, il faudrait pouvoir subventionner les voyages en train afin d’inciter les étudiants à choisir cette alternative. Par ailleurs, le slow travel demande, par définition, du temps. Théo a réussi à s’en dégager, ce qui selon lui devrait être facilité pour tous les étudiants, avec une compensation financière qui serait accordée pour des voyages étapes, et pas simplement pour des trajets courts et directs. On glisse l’idée… Un message à passer aux étudiants qui voudraient faire l’expérience du slow travel ? La hiérarchie des valeurs doit être renversée : pour Théo, l’écologie n’est pas un sacrifice, un voyage de plusieurs semaines n’est pas une solution privative mais une opportunité pour pousser la découverte. Sur un plan plus technique, partir à l’aventure demande un minimum de préparation. La planification des connexions entre étapes est essentielle, par exemple. Elle permet aussi de mieux connaître les régions traversées et leur géographie. Inspiré.e.s par le témoignage de Théo ? Pour préparer votre itinéraire, il vous conseille d’utiliser le site français Planificateur à contresens : https://planificateur.a-contresens.net/?fbclid=IwAR1TD5YglCSxFZcjZQAn3G7_sfbQmj-3OiJjJIb50vo6pB69KwVjGdvINKo

Laisser un commentaire