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2021-2022 Présidentielles

Présidentielles : le programme écologique et social des partis de gauche

Préambule

Bientôt se tiendront les élections présidentielles de 2022 et de nombreux Français se déplaceront dans leur bureau de vote, prendront plusieurs petits papiers, en choisiront un, qu’ils mettront dans une urne et retentira alors le fameux « A voté », musique désormais régulière de notre système démocratique. Et comme voter c’est bien, mais que voter en étant informé, c’est mieux, le NOISE vous propose cette année un petit tour d’horizon de la place que l’écologie et les innovations sociales tiennent dans le programme de chacun des candidats aux élections présidentielles. Cette mise au point à pour but de vous aider à vous orienter, à vous questionner, mais ne vise nullement à vous influencer. Il ne s’agira pas d’une série d’articles partisans, comme certains articles de notre ligne édito ont pu ou peuvent encore l’être, mais bien d’un résumé de la partie « verte » du programme de chacun des candidats, quelles que soient leurs orientations ou leurs appartenances politiques. Nous tenterons d’être aussi complets que possible, mais il reste bien entendu évident que de tels articles ne peuvent pleinement prétendre à l’exhaustivité et que lire l’intégralité du programme des candidats demeure de loin la meilleure manière d’avoir une idée précise de leurs propositions et de leurs convictions. En espérant que cette série vous plaira et qu’elle vous servira, nous vous souhaitons une bonne lecture ! 

Anne Hidalgo 

Avant qu’elle ne représente la candidature du Parti Socialiste aux élections présidentielles de 2022, vous connaissiez certainement Anne Hidalgo pour son mandat à la mairie de Paris. Élue en 2014, après avoir été première adjointe du maire précédent, Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo a d’abord fait carrière en tant qu’inspectrice du travail puis en tant que membre de plusieurs cabinets ministériels. Encartée au Parti Socialiste depuis 1994, elle a été désignée comme candidate du parti par plus de 72% des adhérents du parti. Penchons-nous sur son programme. 

L’un des objectifs d’Anne Hidalgo est de placer l’écologie à toutes les échelles, en en faisant le “combat du siècle”. Elle souhaite donc prendre plusieurs mesures pour faire entrer les droits de la nature dans la législation au sens fort du terme : elle ferait ainsi entrer la protection de la nature dans la Constitution et créerait en parallèle un Tribunal Pénal International de l’Environnement, pour que la reconnaissance du crime d’écocide s’accompagne de sanctions concrètes. Cette protection passerait aussi par des taxes, avec l’instauration d’un Impôt Sur la Fortune pour le Climat, d’une taxation sur les énergies fossiles et d’une TVA verte européenne. Les GAFAM n’échapperont pas à la règle, de même que le secteur de la finance, qui devront être mis au service de la transition écologique.  Elle compte mettre en place, si elle est élue, une planification économique de cette dernière, notamment via un pacte énergétique pour la décarbonation de notre économie. Ayant démontré au cours de son mandat à la mairie de Paris son intérêt prononcé pour les mobilités douces, elle veut poursuivre ces initiatives à l’échelle nationale avec l’apparition du leasing social, la multiplication des bornes électriques, et le développement des chemins de fer. Comme les avancées environnementales passent aussi par la question du logement, elle souhaiterait aussi créer un plan pluriannuel de rénovation énergétique, afin d’accroître le nombre de logements bas carbone. Enfin, pour ce qui est des problématiques alimentaires, Anne Hidalgo désire développer l’agroécologie, ainsi que des programmes pour une meilleure alimentation. Enfin, son programme environnemental a pour objectif d’investir massivement dans la lutte contre le changement climatique. 

Il faut aussi souligner qu’Anne Hidalgo désire construire un modèle économique tourné vers le social, en augmentant les salaires (y compris ceux des professeurs) et en réduisant les écarts de rémunération entre hommes et femmes. Elle souhaite instaurer une présomption de salariat afin de lutter contre l’ubérisation grandissante de notre société, et rendre universel le compte épargne temps. Dans une optique de cohésion nationale, elle va aussi instaurer un plan de rattrapage pour l’intégration des départements d’outre-mer. Anne Hidalgo a consacré une grande partie de son programme social à la question de l’éducation, et souhaite ainsi instaurer des Etats Généraux de l’Éducation, visant à mettre fin à ce qu’elle appelle les “collèges ghettos” via un plan de mixité. En parallèle, elle souhaite supprimer Parcoursup et multiplier les programmes de mentorat, et donner à chaque jeune 5000 euros à l’atteinte de sa majorité. On constate que la question du bien-être des populations occupe une grande place dans son argumentation, et nos aînés n’échappent pas à la règle puisque la candidate a pour objectif de faire du “bien vieillir” une composante de toutes les politiques publiques, et d’instaurer le droit à mourir dans la dignité. 

Jean-Luc Mélenchon

« S’adapter au système de la nature », ainsi s’intitule le programme écologique du candidat de gauche Jean-Luc Mélenchon. Son plan se déroule en trois volets : la planification écologique et l’organisation du pays, les grands défis de la bifurcation écologique et enfin la protection des biens communs.

Le premier volet est défini en quatre axes. Tout d’abord, et à la base de son programme écologique, le candidat souhaite l’application plus concrète de l’écologie dans la société avec l’inscription dans la Constitution de la « règle verte » : on ne prélève pas davantage à la nature que ce qu’elle est en état de reconstituer. Dans un second temps, puisque l’organisation du pays passe d’abord par celle de l’Etat, et ce à tous les niveaux, Jean-Luc Mélenchon veut redynamiser la commune, cet « échelon vital de la démocratie », en redécoupant les régions afin de se reconcentrer sur les bassins et freiner l’étalement urbain. Dans un troisième temps, cette réorganisation s’applique également aux Outre-mer : il faut favoriser leur autonomie énergétique et alimentaire et renforcer la protection de la biodiversité. Pour cela, Jean-Luc Mélenchon prévoit de mettre en place une préférence commerciale pour les produits ultramarins vers l’Hexagone ainsi qu’un bouclier douanier via une taxe kilométrique en faveur des produits locaux. Enfin, il veut consolider l’égalité par la démocratie. Suite à la crise des gilets jaunes, il lui semble primordial de remettre de l’ordre et de la justice dans le pays, en s’appuyant sur les services publics. Il faut d’abord reconstruire le réseau de transports en communs afin de desservir les quartiers populaires, les départements ruraux et les outre-mer afin de garantir une distance minimale entre chaque citoyen et les services publics essentiels (école, gare, hôpital, bureau de poste). En outre, Jean-Luc Mélenchon souhaite redynamiser la démocratie à l’échelle la plus grande en organisant, par exemple, des états généraux, garants d’une véritable égalité territoriale.

La question des grands défis de la bifurcation écologique concerne les actions concrètes à mettre en place pour changer profondément les habitudes françaises vers un système plus respectueux de l’environnement. Tout d’abord, Jean-Luc Mélenchon met en avant le fait que cette bifurcation écologique demande des investissements massifs, qu’il est prêt à payer à travers un plan de 200 milliards d’euros. Cela permettra de financer la nationalisation de l’énergie, du transport et de la santé afin de réindustrialiser la France, de redévelopper le réseau ferroviaire et de créer des millions d’emplois. Cela facilitera la décélération de l’étalement urbain (cf 1er volet) en réduisant les distances entre bassins de vie et bassins d’emploi. Une mesure phare de Jean-Luc Mélenchon est l’organisation du 100% renouvelable d’ici 2050. Ses deux mots d’ordre sont la sobriété et l’efficacité énergétique. Il veut organiser la sortie des énergies carbonées et le démantèlement du parc nucléaire français. Pour ce qui est de la sobriété, il s’agit entre autres de refaire l’isolement de milliers de logements. D’autre part, il compte abolir la société du consumérisme, de l’obsolescence programmée et du tout-jetable et favoriser celle du réparable et du durable. Pour cela, il faut interdire le plastique à usage unique, rendre obligatoire le tri des déchets, réduire la publicité dans l’espace public, remettre en place la consigne pour les produits en verre et former plus de personnes dans le secteur de la réparation et du réemploi. Enfin, Jean-Luc Mélenchon considère que la “malbouffe” est devenue un mal tel qu’il relève d’un enjeu de santé publique : il s’agit de réduire les publicités et la désinformation, d’interdire les additifs, de réguler la composition des aliments transformés etc. Ces mesures seront prises par un nouveau ministère, celui de la production alimentaire. Le candidat souhaite également faciliter l’accès à une alimentation équilibrée en bloquant les prix de fruits et légumes de saison. D’autant plus que la souveraineté alimentaire est aujourd’hui devenue un enjeu majeur. Il est urgent de relocaliser une agriculture diversifiée et écologique en créant des emplois, garantissant des prix et réformant les politiques publiques agricoles.

La dernière partie de son programme environnemental, centrée sur la protection des biens communs, s’axe sur la mise en commun et la protection de certains biens fondamentaux. La première chose à faire est alors de collectiviser et de gérer démocratiquement les biens comme l’eau, l’air, l’alimentation, le vivant, la santé et l’énergie, afin que la propriété privée n’empiète pas sur les droits fondamentaux d’accès à ces biens. Par ailleurs, tous ces biens sont affectés par la pollution mais ce sont les pauvres qui pâtissent le plus des conséquences de leur dégradation : il faut donc les aider financièrement à partir d’un fond nourri par les consommations polluantes. De ces défis, l’eau constitue certainement l’un des plus grands. A l’instar de la règle verte, la « règle bleue » préconise une utilisation minimale de l’eau. Jean-Luc Mélenchon prévoit la création d’un Haut-Commissariat à l’eau et une gestion de l’eau 100% publique. Ce problème est d’autant plus présent dans les territoires d’Outre-mer, aggravé par les problèmes de fuites et de coupure d’eau. Il est urgent de rénover le système de distribution d’eau dans ces territoires et de concevoir un plan d’action en cas d’urgence.

Jean-Luc Mélenchon affirme que les forêts sont les poumons de la planète. Pour cette raison, il veut augmenter le budget de l’Office National des Forêts, créer une filière bois française durable et créatrice d’emplois mais aussi augmenter la surface de forêt publique en France. Le candidat pense également que la maltraitance animale du modèle agricole productiviste et le retour des pandémies sont liés. Promouvant une harmonie avec l’animal et donc avec la nature, il veut interdire les « fermes-usines » et les pratiques cruelles envers les animaux (chasse, cirques etc.) Enfin, Jean-Luc-Mélenchon compte sauver l’écosystème et la diversité en interdisant la déposition de brevets sur le vivant et les modifications génétiques sur les organismes vivants. Il veut aussi bannir les produits nocifs comme les pesticides et tout autre produit chimique polluant les sols et l’eau. Cependant, il assure que c’est un problème mondial qui ne se règlera que par l’instauration de normes contraignantes.

Fabien Roussel

La France des jours heureux de Roussel

Fabien Roussel est né dans le Pas-de-Calais en 1969, membre du PCF depuis 2010 et député de la 20ème circonscription du Nord depuis 2017, il est le candidat communiste aux élections présidentielles de 2022. Ces élections sont particulières pour le parti car il redevient indépendant après avoir soutenu Jean-Luc Mélenchon en 2017 et en 2012. Le programme du PCF est principalement axé sur deux piliers : les travailleurs et l’écologie. C’est d’ailleurs tout l’objet d’une des devise choisie à l’occasion de ces élections : « Pour l’humain et la planète d’abord ».

L’idée principale est de donner plus de pouvoir ainsi que plus de liberté aux travailleurs. Concrètement, il s’agirait d’instaurer la semaine à 32 heures, la retraite à 60 ans ainsi que l’augmentation du SMIC. Cela signifie aussi donner des responsabilités aux salariés, par exemple un droit de véto sur les décisions concernant l’organisation du travail. A noter aussi la création d’un statut et donc de droits sociaux pour les auto-entrepreneurs et les travailleurs du numérique. Fabien Roussel suggère aussi une refonte du service public afin de lui rendre une certaine efficacité, et il s’intéresse ainsi à la création de 100 000 postes dans le secteur de la santé et 90 000 dans l’éducation, à l’augmentation des salaires des enseignants et du personnel médical, à la construction de pôles médicaux à moins de 30 minutes de tous les bassins de vie… Sur un autre plan, un référendum concernant la nationalisation d’EDF, de la SNCF et de France Télécom sera mis en place en parallèle du déblocage de fonds pour la recherche publique et pour l’économie sociale et solidaire. Si les jeunes ne sont pas au cœur du programme, ils sont présents en tant que futurs travailleurs et donc largement aidés dans leurs études par la création de logements CROUS, un revenu de 850 euros par mois pour tous les étudiants… De la même manière, si les droits des LGBT, le féminisme, l’accès au travail des handicapés ne sont pas au centre du programme, ils sont très largement cités.

            L’autre grand pan du programme concerne l’écologie avec en premier lieu un soutien actif au nucléaire et la défense différenciée du paysage maritime et du paysage terrestre pour plus de cohérence. Les mesures de la France seraient proposées à l’international comme un traité mondial de protection des océans.

Mais comment mettre en œuvre ce programme ? Trois leviers d’action se dégagent au sein du parti qui sont les moyens de mise en œuvre des mesures. Tout d’abord, réduire l’impact des marchés sur la vie des français, ce qui se traduit par la nationalisation d’entreprises, la suppression d’une partie des exonérations fiscales, par la réduction de la TVA, l’augmentation du nombre de tranches d’imposition, et par des recrutements massifs pour lutter contre la fraude fiscale. Ensuite, donner plus de pouvoir aux citoyens, en leur permettant s’ils sont 500 000 de mettre un projet de loi à l’ordre du jour à l’assemblée nationale, d’instaurer un dialogue de facto entre les policiers et le peuple en réprimant les contrôles au faciès tout en recrutant et en leur demandant d’assurer la sécurité des manifestants. Enfin, transformer l’Europe et redonner de l’indépendance à la France ce qui se traduit par la promotion de traités européens communs concernant la préservation de l’environnement par exemple, d’une monnaie commune internationale, moderniser l’armée tout en luttant diplomatiquement contre la prolifération nucléaire.

Yannick Jadot 

Yannick Jadot, le candidat aux élections présidentielles du parti Europe Ecologie les Verts, souhaite faire de l’écologie une priorité . Il propose donc d’inscrire la protection du climat dans la Constitution. La France sera alors une République écologique qui « prend en compte la raréfaction des ressources naturelles et impose le respect des limites planétaires. ». Il souhaite également punir pénalement tout écocide, c’est-à-dire tout  dommage grave ou durable à l’environnement susceptible de mettre en danger l’équilibre des milieux naturels. A cela s’ajoute la mise en place d’un impôt sur la fortune climatique. La préservation des espaces naturels est également une des priorités du candidat du parti écologiste. Il propose de renforcer les aires naturelles protégées qui sont ces espaces dans lesquels des règles particulières s’appliquent afin de préserver le patrimoine naturel. Son objectif  est d’atteindre 40% d’aires protégées sur le territoire français terrestre d’ici 2030. Dans ce programme, on retrouve plusieurs mesures qui ont pour but d’inciter à une consommation plus responsable, comme la taxation des tous les produits fabriqués à partir de plastique vierge ou encore l’interdiction progressive des publicités sur les produits les plus climaticides. Ce programme met en avant la volonté d’une reconnaissance des droits des animaux, notamment à travers la reconnaissance d’une personnalité juridique aux animaux, c’est-à-dire l’aptitude d’être titulaire de droits et de devoirs. La sortie progressive de l’élevage industriel est aussi souhaitée dans un double objectif, respecter le bien-être animal et limiter les conséquences néfastes de ce mode d’élevage sur l’environnement. En ce qui concerne l’énergie, Yannick Jadot envisage une sortie progressive du nucléaire remplacé par des énergies renouvelables, notamment l’éolien ainsi que la nationalisation d’EDF afin de contrôler les prix de l’énergie. Au sujet des transports, le programme annonce un investissement de 4 milliards d’euros supplémentaires par an pour moderniser le réseau ferroviaire ainsi que la fin de la vente des véhicules thermiques ( c’est-à-dire non électriques )  neufs dès 2030.

Yannick Jadot propose plusieurs mesures afin de lutter contre la pauvreté et la précarité, comme par exemple l’augmentation de 10% du SMIC ou encore la création d’un revenu citoyen qui garantit qu’aucun individu ne vive avec moins de 918 euros par mois. Il souhaite également mettre en place une convention citoyenne pour la réduction du temps de travail.

Nathalie Arthaud

Nathalie Arthaud est la candidate du parti Lutte ouvrière, qu’elle a rejoint dès ses 18 ans, preuve d’un engagement de toujours pour cette ancienne enseignante de 52 ans. C’est déjà la troisième fois que l’originaire de la Drôme se présente aux élections présidentielles pour faire entendre la voix des classes ouvrières. En 2012, elle avait rassemblé 0,56% des voix au premier tour, et 0,64% cinq ans plus tard. Cette année, son équipe entend bien franchir un cap, même si le pourcentage de votes à atteindre pour voir sa campagne remboursée semble difficile à récolter.

Pour convaincre l’électorat français, Madame Arthaud entend mettre en place un programme social très ambitieux. Si elle est élue Présidente de la République Française, elle entend mettre en place un salaire mensuel minimum de 2000 euros, et allouer le même montant à la pension de retraite minimale. Pour ce qui est du départ à la retraite justement, la porte-parole de la lutte ouvrière souhaite l’instaurer à 60 ans. Mais son programme pour les salaires français ne s’arrête pas là, puisqu’elle promet d’indexer les salaires à l’inflation et d’interdire les licenciements en cas de baisse d’activité. En tant qu’ancienne enseignante, elle accorde une attention toute particulière à l’éducation, véritable moyen d’émancipation pour les classes populaires, et elle veut l’accorder à absolument tous, en menant en parallèle une politique migratoire très inclusive. Dans le domaine de la santé enfin, il serait bon pour elle de revenir à un système favorisant les établissements de proximité, en aidant les départements à les faire sortir de terre.

Passons maintenant au programme écologique de Madame Arthaud. Son premier combat concerne le bien-être animal, puisqu’elle lutte contre la cruauté et prône la fin de l’élevage et de l’abattage intensif. De manière plus triviale, elle compte bannir la chasse à courre. Pour l’énergie, sa position sur le nucléaire n’est pas encore connue mais elle veut pour le reste : « enlever aux groupes privés la direction de l’industrie, des transports », dans le but de servir l’intérêt général « tout en préservant l’environnement ». Ainsi, à l’échelle nationale, son combat écologique passe par tout mettre aux mains de l’Etat, et à compter en parallèle sur le bon sens de chacun. Enfin, au niveau international, elle pense qu’aucune avancée ne sera possible sans une entente globale et franche, et elle compte harmoniser la lutte pour la préservation du climat au niveau européen en créant des “Etats-Unis européens et socialistes”.

Philippe Poutou

Comme bien d’autres candidats, c’est déjà la troisième fois que Philippe Poutou se présente aux élections présidentielles françaises, toujours avec la même hargne. Cette fois, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste a connu quelques frayeurs, puisque c’est le dernier des candidats à l’Elysée à avoir rassemblé les 500 signatures nécessaires. Comme le laisse deviner le nom de son parti, le programme de Philippe Poutou va contre le capitalisme et ses dérives tant sur les plans sociaux que environnementaux. Examinons en détail ces deux aspects de son programme.

Sur le plan social, et le départ à la retraite pour commencer, son idée est de fixer l’âge de départ à 60 ans, et même 55 ans pour ceux ayant exercé des métiers difficiles. Concernant les salaires, ils vont être indexés à l’inflation, et le SMIC rehaussé à 1800 euros mensuels, montant qui devrait également être accordé dans le cadre d’un revenu d’autonomie à tous les jeunes de 16 à 25 ans. En plus d’interdire toute forme de licenciement, le candidat anticapitaliste souhaite également passer à la semaine de 32 heures réparties sur 4 jours, et accorder une sixième semaine de congés payés. Sur un tout autre sujet, il propose d’ouvrir le remboursement à 100 % par la Sécurité sociale des parcours de transition et le changement d’état civil pour les personnes transgenres sur simple demande. À l’hôpital, il plaide pour la formation et l’embauche de 200 000 hospitaliers et pour l’ouverture de 100 000 lits sur le territoire.  Enfin, la dernière de ses recommandations sociales est de désarmer la police.

Pour ce qui est de ses préoccupations environnementales, il y a peu de propositions ou de prises de position particulières, mais il y en a deux qui ressortent malgré tout. Philippe Poutou propose de sortir la France du nucléaire en dix ans, et il soutient également la gratuité de tous les transports publics pour en favoriser l’usage.

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